Journal (9)

#08 - Le bien et le mal

Qu’est-ce qui compte ?
Étant donné le peu d’énergie dont je dispose, et le peu de temps que je prends pour écrire, que devrais-je absolument transmettre lorsque je prends finalement le temps d’écrire ?
Émile est fantastique.
Il me faut écrire et dire cet amour pour mon fils.
C’est ma sœur qui m’a rappelé le mot juste, l’adjectif qui me manquait, quand je tentais de lui décrire ce que je ressentais : « inconditionnel ».
Un amour inconditionnel. Qui ne dépend de rien et ne repose sur aucune condition.
Mais à vrai dire, ce n’est pas encore tout à fait ce que je ressens. C’est exact, mais incomplet. Car Émile n’est pas simplement un être humain précieux de fait, c’est déjà une belle personne. Une personne que l’on côtoie avec plaisir, et qui nous donne au moins autant qu’elle reçoit, par sa candeur et au fil de ses sourires.

#07 - Au gré de nos balades

Ça fait deux semaines au moins que je veux écrire à propos de nos balades.
J’ai à plusieurs reprises initié ce journal dans ma tête, avant de m’endormir.
À chaque fois, ça commençait un peu comme ça, et ça évoluait différemment. À chaque fois, c’était correct, ça aurait convenu a la publication, et donné un récit différent de celui qui va suivre, si je parviens à l’écrire effectivement.
Je ne suis pas épuisé, mais tout de même nettement fatigué. La journée a été très chargée, et il se fait tard… Il n’est que 21h40, mais le sommeil est précieux, d’autant que le mien est préservé au détriment de celui d’Alexandra qui s’occupe d’Émile la nuit. Et la nuit passée fut compliquée pour elle.

#06 - Accompagnés de Brassens

Bébé est dans son transat face au matelas qui nous sert de lit. Nous venons de manger quelques raviolis d’une qualité juste correcte, mais cuits dans une casserole bouillante en quelques minutes, ce qui est arrangeant en ce moment. Nous avons pris chacun notre assiette et une simple fourchette, pour manger sur le matelas devant Émile, avec lui.
Ça fait des lunes qu’un air de Brassens nous harcèle.
Peut-être parce que nous l’avons entendu au loin lors d’une visite à Saint-Agnan…
Peut-être parce que mes improvisations façon comptines, à force de recherches et répétitions, m’ont mené par chez lui… alors que je ne l’ai, contrairement à ma mère, jamais réellement écouté.

#05 - Premières fois

Une semaine… 7 petits jours en dehors du ventre de ta maman, et tant de premières fois déjà. C’est physique. Ça se passe surtout dans ton corps… et nous en sommes les témoins.

#04 - Un jour pas comme les autres

De l’activité dans et en dehors de la chambre, 4h30 du matin, Alaxandra a la bougeotte. Elle me réveille régulièrement la nuit, rien d’anormal. Je vais dans le salon, elle se demande si elle a des contractions, et note les moments où elles commencent et s’arrêtent… « Et si c’était aujourd’hui ? ».

#03 - Nous préparons ta venue

Bonjour Émile, ou plutôt Bébémile, car c’est ainsi que nous t’appelons le plus souvent, et bonjour aux autres, à tous les autres. Je m’en rends soudain compte en l’écrivant, en assemblant difficilement les premières phrases de ce journal : il y a d’ores et déjà toi, et tous les autres.

#01 - Point de départ

Tout a commencé par un Whaou.
Je ne l’ai pas prononcé, mais il s’est exprimé très nettement à l’intérieur de moi lorsque j’ai revu l’étang.
Cet étang devant la maison de ma grand-mère, partie depuis plusieurs années déjà.
Cet étang dans la lumière solaire d’un jour tout de même froid d’hiver, début janvier 2020.