Alimentation

L’origine des boissons à bulle

Eberbach interior, par Barnyz, sous Creative Commons BY-NC‑ND

Le premier effet de la fermentation est de provoquer une effervescence, avant de fabriquer de l’alcool ou autre chose. Le mot « fermenter » est dérivé du latin « fervere » qui signifie bouillir. Un liquide en fermentation ressemble à un liquide en ébullition : il fait des bulles. Nos ancêtres préhistoriques qui ont bu les premiers hydromels, les premiers vins ou les premières bières, ont aussi goûté une boisson pétillante. 

Et le goût pour la fraîcheur de ces petites explosions en bouche n’a jamais faibli par la suite, jusqu’aux inventions récentes des grandes firmes d’Atlanta ou d’ailleurs. Le problème qui pouvait se poser dans le passé était celui de la conservation des bulles. En effet, avant l’invention du tonneau et de la bouteille, on n’avait aucun moyen de maintenir la pression à l’intérieur du contenant. Les bulles s’échappaient comme elles étaient venues : il fallait boire les préparations dès qu'elles étaient prêtes pour en savourer l’effervescence.

Par contre, les eaux minérales naturellement gazeuses des sources qui existent partout dans le monde ne rencontrent pas ce type de problème. L’une d’elle connut un essor particulier en Europe, c’est l’eau de Seltz qui provient de la ville allemande de Selters, nom qui sera déformé en Selse, puis en Seltz. Cette eau thermale fortement médicinale était réputée guérir un grand nombre de maux d’origine digestive. Lors de l’épidémie de choléra qui sévit à Paris en 1832, elle fit merveille et y gagna ses lettres d’or. Mais c’était une eau chère, qui devait voyager en bouteilles depuis l’Allemagne, un luxe que seuls les plus riches pouvaient s’offrir. On fabriqua donc un genre d’ersatz, de l’eau artificiellement gazéifiée et gardée sous pression dans un siphon. Le succès fut immédiat et général.

L’eau de Seltz dans son siphon fut ensuite supplantée par les boissons pétillantes et sucrées vendues en bouteille à joint de caoutchouc, qui garde la pression : les sodas. Cette appellation vient de l’anglais « soda water », mot apparu en France au début du XIXe siècle dans un bulletin de pharmacie, qui désignait une boisson gazéifiée grâce à l’adjonction de bicarbonate de soude (la soude se dit « soda » en anglais [qui dérive en l’occurence du latin]) et d’acide tartrique, dans laquelle on ajoutait du sirop de groseille ou d’autres fruits. Toutes les boissons sucrées du commerce sont gazéifiées par cette même technique, qui n’est en soi ni bonne ni mauvaise. Alors que la fermentation, elle, apporte énormément de bienfaits.

Extraits de Boissons fermentées naturelles : Sodas, limonades, kéfirs et kombuchas